Ma peur face à l’épuisement maternel

J’ai peur des prochains mois. De ce qui me guette, qui commence déjà à s’installer d’ailleurs. Cette fatigue puissante et profonde qui nous éteint. Ce moment où l’on arrête de lutter contre ce nuage noir parce qu’il est plus fort que notre seule volonté.

J’ai peur de replonger après mon accouchement.

Je lis et je vois mes amies qui donnent la vie, je les vois souffrir derrière leur maternité : la solitude, la fatigue, la perte d’énergie et de volonté. Je les entends parler d’épuisement, de babi… Des mots qui résonnent loin pour moi maintenant, mais qui résonnent encore malgré tout …

Je n’ai jamais récupéré ma complète énergie ni même ma totale joie de vivre, il faut des années pour cela. Je n’ai pas eu le temps de prendre ce temps. Les mois qui me guettent me font peur.

J’essaie de rassurer ces mamans, de dédramatiser, de lancer de petites phrases légères, ridicules finalement, désuètes …

Rien ne peut les soulager ni les sortir de là d’un seul coup de baguette magique. Cette sensation d’avoir le monde sur ses épaules et de s’enliser ; de craquer pour la moindre contrariété, le moindre petit détail qui chamboule un peu le programme. Tout cela est trop lourd pour deux petites épaules…

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Je me fixe sur les belles choses à venir, la rencontre qui m’attend, toutes ces belles photos à faire, ces robes à essayer, les câlins à distribuer, l’odeur du nourrisson, le portage, le petit être tout à moi … Il y a aussi l’allaitement, cette chose si dure et belle à la fois. Ça me fait peur, c’est épuisant mais si beau, généreux et adapté pour mon bébé.

Pour le papa aussi d’ailleurs, pas d’excuses pour se relayer la nuit pour le biberon alors qu’il travaille le lendemain. J’ai senti que c’était un soulagement pour lui, mais les prochains mois me font peur …

Je commence déjà à rester immobile faute aux douleurs de la grossesse. La frustration de cette immobilisation et de la fatigue morale qui l’accompagne me rappelle que ce n’est que le début.

Est-ce que je vais réussir, cette fois, à passer au-dessus du burn out, à lui faire coucou de loin, ne pas le laisser se saisir de mon esprit, mon corps il l’aura de toute façon ! Vais-je à nouveau donner vie à un bébé aux besoins intenses ? Deux d’affilés ça serait vraiment pas de bol quand même…

Il y a juste un voile sur toutes ces inquiétudes, j’ai peur de le soulever, de m’écrouler. J’ai peur du noir, de la solitude non choisie, de redevenir une inconnue… J’ai peur de la future tornade qui va arriver dans notre vie. La fatigue est difficilement domptable.

27 réflexions sur “Ma peur face à l’épuisement maternel

  1. Comme je suis exactement dans la même angoisse pour le mois d’avril qui arrive, je n’ai malheureusement pas de petites phrases toute faites et réconfortantes à te donner, si ce n’est… courage, bravo, et merci de mettre des mots sur nos peurs ! Avoir conscience que ça peut être dur est déjà un grand pas pour ne pas se laisser prendre au dépourvu. Après le petit truc qui m’encourage, c’est de me projeter dans des années. Aujourd’hui ça parait surhumain, mais quand ils seront grands, quel bonheur d’avoir quatre enfants ! Allez allez ça va le faire !

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  2. Courage! je connais trop bien ce ressentie.
    Je suis moi même maman de 3 gars et bb4 en route, j’ai 27 ans et pour le moment je ne suis personne sauf une maman ordinaire qui fait de son mieux.
    Je comprend ton ressentie par rapport à la grossesse. C’est super frustrant d’être tjs fatiguée et de ne rien pouvoir faire comme avant.
    Courage, dis toi que Cerise sera bientôt avec vous et que votre nouvelle vie à 6 sera encore un nouveau départ vers de nouvelle aventure!

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  3. courage ❤
    ceux des appréhensions normales
    le mieux est de lâcher prises sur certaines choses, des fois je veux TOUT TOUT faire (en même temps) : erreur ! alors des fois je relâche et puis la machine aura du retard, la salle de bain attendra un jour de plus mais la qualité de temps auprès de mes loulous en vaut bien la peine ❤
    plein de bisous ma jolie

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  4. Tu as toutes les clés en main pour être vigilante te ne pas te laisser tomber au fond du trou à nouveau. Parles-en comme tu le fais maintenant. Parles de tes craintes, de tes difficultés, de tes problèmes. C’est essentiel pour se faire entendre et trouver de l’aide.
    Aussi, n’hésites pas à venir vers moi, je reste à ta disposition pour t’écouter et t’aider comme je le peux même si c’est à distance.
    Je crois que tes craintes sont tout à fait normales. Aies confiance en toi, en vous.
    Plein de bisous …

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  5. Courage pas toujours facile j ai un peu ressenti ça avec mon 4 eme qui pleurait jour et nuit. Mais j ai jamais rien montrer et j ai recu à surmonter tout ça enfin heureusement j ai repris le travail à 5 mois pour libérer mon esprit. Parle en surtout.

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  6. J’ai envie de te dire que le simple fait de t’en inquiéter devrait t’aider. Après, il est évident que tu seras fatiguée, épuisée mais tu es forte, et je suis sur que les moments difficiles seront moins durs. Et puis on sera là ❤

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  7. tu va y arrivé,moi mon dernier viens d’avoir un mois et jai fai un enorme burn out l’année dernière pour le premier ki a maintenant deux ans!!et comment dire pour moi le deuxième est une espece de libération face a la maternité je suis bcp plus zen !!et le deuxième est bcp moins demandeur dc c ke de la joie ya pas de raison ke t 2 bb très prenan soit confiante!!tu va y arriver !

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  8. Comme dit Candice, on sera la ❤
    Pense aux belles choses qui t attende avant tout, la chance d'avoir une filles :p
    courage ma rousse

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  9. Lève le voile et regarde toutes tes peurs car ainsi tu pourras les anticiper et agir contre, ou plutôt, agir avec.
    Tu n’es pas la même qu’à ton précédent accouchement, tes enfants non plus. L’histoire ne peut pas se répéter. Cependant tu as acquis de l’expérience et ça c’est extrêmement précieux face à l’épuisement.
    Tu as déjà connu ça donc tu es capable de repérer les signes, ou de les lister maintenant et de demander à ton entourage de t’avertir quand il les voit.
    C’est avant que ça soit trop dur qu’il faut faire une liste d’actions. C’est maintenant qu’il faut te noter dans la tête ou sur papier la conduite à tenir face à la fatigue et à l’énervement, car c’est maintenant que tu as la tête froide pour imaginer des solutions 🙂

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